« Vers un modèle économique au service du Bien commun1 ? »
Prendre soin des humains et de la planète
Une proposition des Éconologistes
Groupe international francophone de réflexion sur l’économie écologique et les systèmes monétaires
(Mai 2020)
Ce début de 21e siècle se caractérise par une succession d’événements qui menacent l’Humanité.
Nous sommes consternés par les crises économiques et financières ; affligés par les crises sanitaires dont la pandémie est le point culminant ; atterrés par la multiplication des événements météorologiques extrêmes, annonciateurs de bouleversements climatiques ; désespérés par les conditions de vie de millions d’êtres humains ; horrifiés par l’extermination du Vivant sur la planète.
Pourtant, rien de tout cela n’est inexorable ! Ces difficultés sont toutes surmontables car elles sont la conséquence de modèles socio-économiques choisis par convention.
Nos analyses menées dans nos domaines respectifs – économie, sociologie, histoire, sciences de l’ingénieur, autodidacte et autres – nous amènent toutes et tous vers un constat partagé : il n’est plus admissible d’exterminer le Vivant sur Terre, d’exploiter les humains et d’épuiser les ressources.
Nous devons sortir de l’extractivisme, du productivisme, du consumérisme et de la logique d’accumulation financière. Pour sortir de notre modèle mortifère, la remise en cause de notre monoculture monétaire fondée sur une dette croissante apparaît incontournable.
En effet, sa logique impose d’une part à ne considérer comme richesse que ce qui génère du profit financier, même si c’est destructeur des liens sociaux et des écosystèmes naturels, et d’autre part à rendre l’économie structurellement dépendante d’une croissance infinie. Elle a certes apporté un confort matériel inégalé dans l’histoire de l’humanité, mais elle condamne nos sociétés par l’effondrement du Vivant et par des inégalités sociales intolérables.
Nous appelons donc, de toute urgence, à refonder notre modèle monétaire. Cette institution centrale organise notre rapport au monde, nos échanges, nos solidarités, nos relations de pouvoir ; elle façonne nos psychologies individuelles et collectives. Nous avons besoin d’un système monétaire pour une société de la préservation, de la régénération et de la résilience. Soumis à la rentabilité financière, aucun de ces objectifs n’est atteignable avec l’outil monétaire actuel. Nous nous accordons pour affirmer qu’il est temps de mettre en place une architecture financière complémentaire, à travers une création monétaire déconnectée d’une dette financière, mais connectée à ces objectifs.
Cette innovation permet de financer la régénération de la planète et les services fondamentaux à la vie humaine, l’essentiel devient accessible à tous : l’alimentation saine, le bien-être, la santé, une activité digne et rémunératrice, la culture et la connaissance, en accord avec les limites de la Nature.
De nombreuses propositions2 institutionnelles ou citoyennes existent. Nous en portons quelques-unes…
Nous appelons à ouvrir un débat démocratique sur la question : « Quel modèle monétaire voulons-nous ? »
Par exemple, au travers d’assemblées citoyennes délibératives, constituées par tirage au sort.